Avalon no Monogatari

Éléa Crumey a écrit:

T'inquiète, tu auras un bel enterrement. Avec pas mal de monde qui te rejoindra au paradis d'Avalon au prochain épisode... Mais chut, je spoil!

Merci Maxis! En espérant que tu dises la même chose au prochain épisode...

Pourquoi ? Je vais mourir moi aussi ? x)

Quoi, il était temps ? Oui, je l'avoue. J'ai mis beaucoup de temps avant de le pondre celui-là. Mais bon, j'espère que vous m'excuserez de l'attente, et que l'épisode vous plaira. Je préviens de suite, c'est comme le dernier épisode. C'est pas tout beau tout rose. Il va y avoir du sang et des larmes. M'enfin vous êtes prévenus, âme sensible s'abstenir. Je vous souhaite tout de même une bonne lecture, et vous dit à bientôt pour l'épisode final de cette partie.

Quelque part, dans une aile perdue de l'immense château d'Avalon, un chevalier en armure courait à perdre haleine à la recherche de sa dulcinée. Les quinze dernières minutes tournaient dans sa tête.

Déjà, quand il était arrivé à l'écurie après sa recherche infructueuse du fugitif, un problème lui avait sauté aux yeux. Il n'y avait personne pour l'accueillir. Normalement, il y avait au moins deux ou trois garçons d'écurie qui lui auraient sauté dessus pour savoir si sa chevauchée s'était bien passée, et pour s'occuper de son cheval. Il avait donc dû s'occuper de son cheval tout seul, pestant contre ces incompétents qui n'étaient pas capables d'être là quand on avait besoin d'eux ! La même sensation l'avait assaillit quand il avait traversé la cour du palais. Celle-ci, en temps normal, grouillait de personnes de tous types, du poissonnier qui amenait sa pêche du jour aux cuisines du palais, aux jumelles de la fermière qui jouaient à la corde à sauter. Mais la, il n'y avait personne. La cour était totalement vide. Toutes les fenêtres des échoppes qui donnaient sur la cour étaient elles aussi fermées. C'était étrange, vraiment trop étrange. Encore plus étrange, la course qui avait lieu dans le château. Dans cet endroit, normalement très calme, régnait un véritable capharnaüm. Tout le monde courait dans tous les sens provoquant un bruit monstrueux, d'où Lostero n'arrivait pas à sortir la moindre information utile, ou même compréhensible. Il ne comprenait vraiment rien à ce qu'il se passait.

Soudain, il avait senti une main l'attirer vers l'arrière, alors qu'il était resté planté là, au milieu du hall d'entrée. La main était celle d'Heanday, qui l'avait accompagné dans une pièce où il avait retrouvé Phoenix et Poppu. Ses trois amis lui avaient expliqué ce qu'il s'était passé durant son absence.

Et c'est ainsi qu'il s'était retrouvé à arpenter tous les couloirs du château, dans l'espoir de retrouver sa chère princesse, et de faire la peau à ce mage de malheur qui avait osé poser la main sur elle.

« Lostero ! Mais Lostero, attends-nous ! Arrête-toi ! »

Il se retourna et vit Poppu, Heanday et Phoenix qui couraient comme ils pouvaient. Poppu semblait réellement fatigué. Il s'appuyait au mur pour reprendre son souffle.

« Je sais où est ta princesse adorée, lui dit Heanday, un peu essoufflé.
- Mais pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ? hurla le chevalier en rage.
- J'ai essayé, répondit-il en levant les yeux au ciel. J'ai essayé. Allez, suis-moi maintenant. On n'a plus de temps à perdre. »

Les quatre amis repartirent en sens inverse. Heanday savait parfaitement comment aller dans les appartements du mage. Il savait même comment y aller sans avoir à passer devant les gardes qui gardaient l'entrée des appartements du mage. Ils voulaient négocier avec le mage la libération de la future reine. Jakedax avait menacé de la tuer si quelqu'un entrait en force. Si la princesse Eléa mourait, ce serait la catastrophe. Il n'y aurait plus personne pour reprendre le trône d'Avalon. Donc personne ne bougeait. Personne n'entrait. Personne ne savait quoi faire en fait.

C'est ainsi que, grâce au passage secret d'Heanday, connu uniquement du défunt roi et de lui-même, les quatre compères pénétrèrent dans l'antre du panda au nez et à la barbe de toutes les personnes présentes dans le palais. Les appartements étaient plongés dans le noir complet. Ils eurent du mal à se repérer, au début. Ils ne connaissaient pas ou trop peu les lieux. Mais un sanglot plus fort que la moyenne suivi de cris leur parvint aux oreilles. Phoenix dut retenir le chevalier pour eviter qu'il ne se précipite tête baissée dans la pièce où étaient Jakedax et Eléa. Ils se guidèrent à la voix et trouvèrent une petite pièce à peine éclairée.

- Alors, reine Eléa, vous faites moins la maligne maintenant. Ça fait quoi d'être dominée par un homme ?

La voix de Jakedax était tranchante comme une lame de couteau et méprisante. Par la porte entre-ouverte, Lostero apercevait une scène qui le répugnait. Sa princesse était allongée au sol, attachée par les poignets. Sa robe était déchirée de partout et par endroits, il pouvait apercevoir sa douce peau blanche. Le mage la maintenait au sol, et la surplombait de façon hautaine. Elle sanglotait et semblait soumise à son sort. La voir comme ça déchirait le cœur du chevalier. Le mage arracha entièrement sa robe, et elle apparu complètement nue. Avec un sort, il avait fait disparaître ses sous-vêtements. Elle hurla en essayant de cacher sa nudité.

« Mais vous êtes complètement malade ! Espèce de vieux pervers ! »

Elle lui cracha à la figure. Ce à quoi il répondit par une gifle bien sonore. Le chevalier sortit de ses gonds et fondit sur le mage, qui para l'attaque avec une facilité déconcertante. Les trois compagnons du chevalier accoururent pour l'aider, et le mage se retrouva vite dans une situation difficile. Il se mit à crier, après avoir rattaché d'un sort sa précieuse prisonnière sur une chaise, dans un coin de la pièce.

« A l'aide ! Mes amis ! On m'attaque !
- Tes amis ? Mais tu n'as pas d'amis », dit Poppu en riant.

Son rire fut de courte durée et se transforma en un cri de douleur. Une épée venait de lui transpercer le ventre. Une deuxième lui trancha la tête qui roula au sol.

Les deux épées qui venaient d'ôter la vie à Poppu appartenaient évidemment à Tenshi et Kanade. Pendant que le pauvre chevalier se vidait de son sang sur le sol de la pièce, le scientifique fou essuya sa lame sur sa cape. Kanade, lui, avait une autre façon de nettoyer sa lame. Et cela dégouta tout le monde. Même le mage du retenir un haut le cœur quand l'assassin lécha la lame de son épée d'un coup de langue. Il devait avoir l'habitude de le faire car la lame fut bien nettoyée et il ne se coupa pas la langue.

« Ah le gout du sang… Rien de tel pour entamer une bataille. »

Phoenix se jeta sur lui pour venger son ami. Heanday, lui, s'occupa de Tenshi, et bien sur, Lostero se garda le mage pour lui. La haine lui donnait des ailes, et Jake eut du mal a reprendre le dessus. Le combat Kanade – Phoenix ne dura pas longtemps. Suite à une parade malencontreuse de l'assassin, qui n'était guère habitué aux duels à l'épée, les deux assaillants s'empalèrent l'un sur l'épée de l'autre.

Les deux autres combats étaient plus équilibrés. Tenshi fut assez surpris de l'habileté de Heanday. La rumeur courait que le troubadour était également agent secret à la charge du roi, et il en avait à présent la preuve sous les yeux. Il mit du temps à prendre le dessus, mais y parvint grâce à un moment d'inattention d'Heanday. Il lui planta l'épée dans le ventre, et le jeune troubadour s'effondra aux pieds de la princesse, qui ne pu retenir un cri d'effroi. Le scientifique se mit à rire en voyant les yeux exorbités de la princesse qui ne pouvait arrêter de regarder le pauvre troubadour se vidant de son sang, directement sur ses pieds. Mais lui non plus ne rit pas longtemps. Son moment d'inattention lui couta la vie. Il avait oublié l'espace d'un moment qu'un autre duel à l'épée était en train de se dérouler juste à côté. Il prit l'épée bien tranchante de Lostero de plein fouet. Il fut donc coupé en deux. Lostero ne s'y attendait pas non plus. Il était tellement passionné par le combat que quand il senti une résistance contre son épée, il trancha. Ce fut à l'oreille qu'il entendit qu'il avait tranché quelque chose d'humain, et quand les yeux du mage s'agrandirent. Il baissa les yeux un instant pour confirmer l'identité. C'était bien Tenshi. Il reprit donc son combat avec encore plus d'acharnement. Ils n'étaient plus que trois encore en vie. Cela signifiait que le sort de sa princesse bien aimée était dans ses mains. Le mage comprit à ce moment-là qu'il était en bien mauvaise posture. Le chevalier avait l'air de brasser du vent, et de parler plus que de faire, mais en réalité, il était un épéiste de talent. Le mage eut alors peur de perdre et décida d'utiliser la magie. D'un seul coup, sans rien y comprendre le chevalier se retrouva avec une carotte dans les mains à la place de son épée.

« Palsambleu ! Mais c'est déloyal ! dit Lostero indigné.
- Mais qui a dit que j'étais une personne loyale ? » répondit le mage, avec un sourire sadique.

Il se plaça derrière le chevalier, l'épée au niveau du bas du heaume.

« Tu vas mourir. Tu t'en rends compte ? »

Le chevalier ne bougea pas. Le mage rapprocha l'épée de sa gorge, le faisant saigner légèrement. Lostero ne réagit pas. Alors, Jake lui lança un sort, et le pauvre chevalier ne put que baisser la tête.

« Mais, avant de te tuer, je voudrais voir ce qui se cache derrière ce heaume. Je voudrais voir ce que mon sortilège a fait de toi. »

Le chevalier de Lostero ne laissa rien paraître de la rage qui se mit à bouillir au fond de lui. C'est à cause de ce mage à deux sous qu'il était obligé de porter ce heaume jour après jour, quel que soit le temps. Tout ça parce que le sortilège ne l'avait pas affecté comme les autres, ne l'avait pas affecté du tout pour tout dire. Et c'est ce que découvrit Jakedax en lui arrachant de force son heaume.

« Mais... comment ? »

Lostero ne répondit pas. Lui même ne savait pas. Peut-être le métal du heaume avait-il arrêté la malédiction ? Qui sait…

Soudain, le mage sentit quelque chose s'enfoncer dans son dos. Une chose froide, mais qui pourtant le brûlait de l'intérieur. Le froid d'une épée. Il ne comprit pas. Les autres étaient tous morts, et la princesse était bien sagement attachée sur sa chaise. Il avait vérifié il y a à peine deux minutes. Elle était toujours en train de pleurer. C'était bien une fille à pleurer comme ça. Alors, comment ? Il allait mourir comme ça, sans savoir qui lui avait ôté la vie. La lame arrêta de s'enfoncer avant de le transpercer. Elle se retira même avec douceur, mais le mal était fait. Le mage s'effondra. La douleur était tellement puissante. Il se força à garder les yeux ouverts, mais c'était tellement dur. Il vit alors un visage connu se pencher sur lui. Son visage était haineux, et reflétait une douleur aussi intense que celle qu'il ressentait actuellement, mais ses yeux… Mon dieu, ses yeux… Ils étaient ceux d'une femme amoureuse. Et il accepta alors une chose qui était inacceptable à ses yeux deux minutes auparavant. Malgré tout ce qu'il avait fait, malgré le malheur qu'il avait répandu sur son passage, une femme l'avait aimé. La lame brilla et la jeune femme lui l'enfonça dans le cœur comme pour apaiser sa souffrance.